Du 26 septembre 2023 au 17 mars 2024 à Paris, l’Institut du monde arabe (IMA) présente une exposition inédite dédiée à la culture du parfum dans le monde arabo-musulman, de la plus haute Antiquité à nos jours.
Depuis les routes commerciales d’Arabie où transitaient l’encens, l’ambre, l’oud ou encore les épices, jusqu’aux rituels qui ont traversé les siècles, l’exposition propose un parcours déployé sur plus de 1000 m2, regroupant près de 200 œuvres patrimoniales et contemporaines -manuscrits, miniatures, textiles, peintures, photographies, installations, vidéos - donnant à voir et à sentir combien les fragrances constituent une dimension essentielle du monde arabe, du Haut Atlas aux rives de l’Euphrate.
Jalonnée de dispositifs odorants, l’exposition veut mobiliser tous les sens et invite le visiteur à s’immerger dans les senteurs spécialement créées par le parfumeur créateur Christopher Sheldrake.
Lieu de brassage et d’échanges, la ville arabe accorde une grande place aux senteurs, y compris dans l’espace public. Des rues de la médina au hammam, de l’espace sacré au cœur de la maison, l’exposition raconte la relation fusionnelle qui unit les parfums et le monde arabe pour des usages cosmétiques, thérapeutiques ou religieux.
Pour satisfaire la demande en essences rares et précieuses (encens, ambre gris et myrrhe, rose, safran, jasmin, musc ou oud), les marchands arabes ont créé des routes commerciales reliant l’Arabie à l’Inde, aux îles indonésiennes et aux confins de la lointaine Asie, mais aussi au bassin méditerranéen et au Proche-Orient.
L’exposition propose au visiteur de traverser le souk des parfumeurs, puis de se rendre aux bains avant d’aller prier. Dans le monde arabe, les parfumeurs sont très souvent apothicaires et détenteurs d’un savoir-faire hautement respecté. La création du parfum nécessite la maîtrise d’un ensemble d’étapes, au premier rang desquelles figure la distillation, procédé connu dès l’Antiquité et perfectionné par les savants musulmans à partir du IXe siècle. Signe de la considération dont jouissent ceux qui fabriquent le parfum, leur quartier est toujours situé au cœur du souk, au plus près de la mosquée principale. Cette proximité vient rappeler le rôle primordial du parfum lors des rituels de purification prescrits par l’islam et qui se déroulent au hammam, haut lieu de sociabilité.
La dimension spirituelle liée aux parfums permet de se pencher sur leur usage en lien avec le sacré et de souligner les éléments de continuité et de rupture entre l’antiquité préislamique et le monde musulman d’hier et d’aujourd’hui.
Au terme de son voyage, le visiteur pénètre au cœur de la maison, là où s’expriment les usages privés jusqu’aux plus intimes et secrets. Le parfum est d’abord une composante clé de la sociabilité comme le montrent les rituels ancestraux de réception des hôtes incluant le fait de les parfumer. Ils sont partie intégrante du cérémonial d’accueil et sont primordiaux dans la culture arabe. Aspersoirs d’eau florale ou brûle-encens sont présents dans chaque foyer.
Dans le monde arabe, les parfums sont bien l’empreinte toujours vive d’une culture ancienne et profondément enracinée.
Une programmation culturelle variée - concerts, colloques, ateliers, projections cinéma, rencontres littéraires - accompagnera l’exposition d’octobre 2023 à février 2024.
Parfums d’Orient Institut du monde arabe Tarifs : 13 euros, 11 euros (réduit) et 6 euros (-26 ans) |