Premium Beauty News - Comment voyez-vous l’avenir des campagnes d’échantillonnage parfum-beauté ?

Bruno Pinheiro - Avec sérénité ! L’étude que nous avons réalisée avec Harris Interactive en 2022 montre que l’échantillon est le premier touchpoint qui influence l’achat d’un produit cosmétique ou d’un parfum, devant les avis des consommateurs et les conseils d’experts. C’est particulièrement vrai en France, où les femmes font d’abord confiance en leur propre expertise et se fient à leur opinion.

Bien sûr, le contexte évolue et les dotations en points de vente physiques sont en baisse. Ce phénomène avait commencé avant que la distribution non sollicitée soit interdite en France, car ce mode de diffusion des échantillons était jugé insuffisamment ciblé. Mais cela n’a pas eu d’impact sur le volume de production d’échantillons qui a continué à progresser au niveau international. En pratique, l’e-sampling compense en partie la baisse des volumes en retail au travers d’une mécanique plus ciblée. Notons que l’échantillonnage presse dispose toujours d’un espace.

Olivia Delagarde - Nous créons des campagnes globales et ciblées pour les marques qui souhaitent utiliser l’échantillonnage comme un levier marketing efficace. Nous gérons tout le parcours, depuis la conception des landing pages jusqu’à la logistique de distribution des échantillons. Et ce aussi bien en France qu’à l’international. Nous pouvons aussi mesurer l’impact des campagnes (mémorisation, avis, impact…) via un partenariat avec Harris Interactive.

Nous intervenons sur des lancements, mais aussi dans l’animation des marronniers (fête des mères, Noël…) pour créer du trafic qualifié sur ces périodes. Les marques sont conscientes que les ventes doivent être préparées avant même l’entrée des consommateurs en point de vente !

Premium Beauty News - Comment les marques articulent-elles les campagnes numériques et physiques ?

Bruno Pinheiro - Aujourd’hui, le digital est parfaitement intégré dans les stratégies d’activation marketing des marques. Les équipes retail et e-retail sont plus proches et les offres sont dorénavant valables aussi bien dans les boutiques physiques qu’en e-commerce.

En pratique, dans le secteur parfum-beauté, l’achat en boutique reste majoritaire. Même si les jeunes générations achètent davantage en ligne, les vente en e-commerce restent freinées par la difficulté de créer des expériences sensorielles. Dans tous les cas, l’échantillon demeure le premier vecteur de test et d’achat.

Olivia Delagarde - Les outils digitaux n’ont plus de secret pour les marques leaders. La difficulté est que leurs codes, parfois très spécifiques, ne leur permettent pas de s’adapter à tous les formats ! Par exemple, il n’est pas évident pour une marque de luxe de bousculer son identité afin de s’implanter sur TikTok où on scrolle très vite, et où le discours est très direct !

Les réseaux sociaux de Meta (Facebook et Instagram) sont ainsi les principaux drivers de volume en termes d’échantillonnage. Au-delà des posts traditionnels, les marques peuvent également faire appels à des influenceuses qui sauront quel discours adopter vis-à-vis de leur communauté.

Nous avons aussi été sollicités lors de la mise en place de boutiques virtuelles, pour des expériences immersives proposant l’accès au test produit grâce au digital sampling. Ces virtual shops intéressent beaucoup les marques !

Premium Beauty News - La mesure d’impact est un des grands atouts des campagnes numériques. Comment procédez-vous ?

Bruno Pinheiro - Lorsque nos clients le demandent, nous construisons une enquête en ligne avec notre partenaire, Harris Interactive. Nous mesurons alors plusieurs items (souvenir, utilisation échantillon, appréciation, achat…). Nous constatons des taux de participation de 5 et 10%, pour des campagnes moyennes d’environ 30000 contacts cela offre une vraie validité statistique. Harris Interactive se charge d’analyser les réponses et nous partageons les différents KPI avec les marques.