La maison mère de The Body Shop au Royaume-Uni a été rachetée par Auréa, une société de capital-développement dirigée par le magnat britannique des cosmétiques Mike Jatania. Les modalités financières de l’opération n’ont pas été dévoilées.

Le groupe Auréa, qui compte trois autres marques de produits de beauté – Herbivore Botanicals, Scandinavian Biolabs et Dcypher – dans son portefeuille, prendra également le contrôle des actifs de The Body Shop en Australie et en Amérique du Nord.

« Une marque véritablement emblématique »

« Cet investissement démontre la volonté d’Auréa de soutenir des marques originales et au service d’un objectif » en matière de beauté et de bien-être, a indiqué le fonds d’investissement dans un communiqué.

Comme annoncé juillet, Charles Denton, ancien directeur général du parfumeur britannique Molton Brown, va prendre la tête de la chaîne, et Mike Jatania, co-fondateur d’Auréa en sera le président.

Le futur directeur général s’est dit « vraiment impatient de diriger cette marque qu’(il) admire depuis tant d’années », tout en reconnaissant que « revitaliser son activité nécessitera une action courageuse ».

Auréa précise toutefois ne pas prévoir dans l’immédiat de fermer des magasins de l’enseigne.

« Avec The Body Shop, nous avons acquis une marque véritablement emblématique avec des consommateurs très engagés dans plus de 70 marchés à travers le monde », a déclaré Mike Jatania.

« Nous allons œuvrer sans relâche au dépassement de leurs attentes en investissant dans l’innovation produit et dans des expériences fluides sur tous les canaux d’achats, tout en rendant hommage au positionnement éthique et activiste de la marque ».

Plusieurs mois d’incertitude

Ce rachat conclut des mois d’incertitudes et d’inquiétudes autour de cette chaîne emblématique, connue pour ses engagements éthiques, qui avait déposé le bilan en février.

The Body Shop, qui employait alors 7000 personnes dans le monde, dont 2200 au Royaume-Uni, avait annoncé la fermeture de plus de 80 de ses 198 magasins au Royaume-Uni et plus de 750 suppressions de postes dans le pays. Cette procédure ne concernait que le Royaume-Uni et non le reste du réseau mondial de la marque, dont plusieurs filiales ont été purement et simplement fermées.

Les administrateurs judiciaires de The Body Shop International avait conclu en juillet un accord d’exclusivité avec le consortium de repreneurs mené par le groupe Auréa.

The Body Shop a été fondée en 1976 à Brighton (sud de l’Angleterre) par l’entrepreneuse britannique Anita Roddick, pionnière des cosmétiques respectueux de l’environnement, non testés sur les animaux, et adepte du commerce équitable.

L’Oréal avait racheté la marque en 2006 pour environ 940 millions d’euros, quand celle-ci était au sommet de sa gloire. L’enseigne concurrencée par l’essor des nombreuses autres marques revendiquant elles aussi une approche éthique a toutefois vu son prestige décliner peu à peu.

En 2017, la société a été rachetée par le brésilien Natura Cosméticos, puis fin 2023, par le fonds d’investissement allemand Aurelius, pour environ un quart du milliard d’euros déboursés par le Brésilien en 2017.

The Body Shop a depuis vendu « des entreprises déficitaires dans une grande partie de l’Europe continentale et dans certaines parties de l’Asie », selon son administrateur judiciaire FRP.

The Body Shop France a pour sa part été placé début avril en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris. Deux repreneurs potentiels se sont déclarés en juin pour certains des actifs.