Le groupe de luxe et cosmétiques Puig, propriétaire des marques Paco Rabanne et Jean-Paul Gaultier, a vu son titre reculer fortement vendredi 6 septembre à la bourse de Madrid en raison de résultats jugés décevants, malgré des ventes dynamiques.

L’entreprise espagnole, qui s’est lancée en bourse début mai, a dégagé un bénéfice net attribué de 154 millions d’euros sur l’ensemble du premier semestre, soit 26% de moins que lors de la même période en 2023 (209 millions).

Le bénéfice a reculé malgré une hausse de 9,6% du chiffre d’affaires, à 2,17 milliards d’euros, porté par des ventes dynamiques, notamment dans le secteur de la mode et des parfums (+10,7%).

Le groupe a notamment souligné la performance de Jean Paul Gaultier, qui a conquis de nouveaux consommateurs, avec les lancements de La Belle, Le Beau et Scandal Absolu. Jean Paul Gaultier rejoint pour la première fois Carolina Herrera et Rabanne dans le top 10 mondial des parfums. De son côté, Good Girl de Carolina Herrera conserve sa deuxième place mondiale en matière de parfums féminins.

Ces résultats, les premiers depuis l’introduction en bourse de l’entreprise, ont été accueillis froidement par les marchés à Madrid, où le titre Puig perdait près de 10% à vendredi 6 septembre au matin.

Le groupe catalan explique la baisse de son bénéfice net par les coûts induits par son introduction en bourse, évalués à 119,7 millions d’euros, en raison notamment des "primes extraordinaires versées aux employés". Il se dit néanmoins optimiste pour l’ensemble de l’année 2024, au vu du bon comportement de ses "marques de prestige", notamment en Europe et en Amérique du nord, et de l’intégration de la marque Dr Barbara Strum, acquise en début d’année.

Les ventes du premier semestre démontrent "le succès de nos choix stratégiques" et permettent de "confirmer les prévisions de moyen terme communiquées lors de notre introduction en bourse en mai de cette année", ajoute-t-il.

La maison de beauté catalane, fondée en 1914 à Barcelone par l’entrepreneur Antonio Puig Castellò, s’est lancée en bourse le 3 mai, avec l’objectif de concurrencer les grands noms du secteur comme Hermès, Kering et LVMH.

Son PDG avait alors assuré que cette introduction permettrait d’imposer une "discipline" de marché et d’éviter les "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Le groupe, qui contrôle notamment les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera et Jean-Paul Gaultier, reste détenu à 71,7% par la famille Puig, qui conserve en outre une large majorité des droits de vote (92,5%).