Parmi les ingrédients majeurs que Symrise cultive à Madagascar, on trouve des épices comme les emblématiques vanille et cannelle, ainsi que le géranium, la citronnelle rouge, la feuille de poivre baie rose (on appelle plus baie rose que poivre rose en francais mais en anglais pink pepper donc la confusion est facile mais ce n’est pas très grave) et l’ylang-ylang. Plus récemment, de nouvelles matières premières sont venus enrichir la palette des productions locales du groupe : le gingembre, le vétiver, le poivre noir frais et la mandarine.
« Il y a une grande diversité de climats sur l’île avec des sols très riches, beaucoup d’épices et de plantes à parfums. Pour diversifier notre palette de naturels, nous avons proposé à notre réseau de fermiers de diversifier sa leur production en dehors de la saison de la vanille », explique Suzy Le Helley, parfumeur chez Symrise.
L’entreprise allemande a en effet tissé des liens privilégiés avec plusieurs centaines d’agriculteurs, principalement dans la région de Sava, dans la province de Diego-Suarez (Antsiranana) (autour de Sambava), le cœur de la culture de la vanille, au nord-est de l’île. Symrise leur fournit un revenu régulier et une assurance maladie, mais aussi des formations sur la certification des forêts tropicales, le reboisement et les bonnes pratiques agricoles, leur permettant ainsi de disposer de sources de revenus à court et à long terme tout en améliorant encore la productivité des terres de manière durable
Quatre nouvelles matières naturelles malgaches ont ainsi récemment rejoint la palette Symrise :
– Essence de Gingembre. Cultivé dans des conditions climatiques on ne peut plus adéquates, dans la région de Sava, le gingembre de Madagascar est reconnu pour sa qualité exceptionnelle. Symrise propose en fait deux variétés, un gingembre frais, distillé sur place, et un gingembre séché avec une extraction CO2 en Allemagne, dans le cadre d’un programme zéro déchet où les sous-produits sont récupérés pour une réutilisation en cosmétique. « Le gingembre CO2 est une version plus chaude et plus profonde. Ses facettes terreuses et boisées le rendent plus complexe et plus riche », souligne Suzy Le Helley.
– Essence de Mandarine. Symrise a mis à profit la grande quantité de mandariniers à Madagascar et de la possibilité de reprendre sur place la méthode manuelle ancestrale sicilienne dite « à l’éponge », pour produire une qualité très luxueuse. La mandarine fraîche est coupée en deux, évidée de sa pulpe dans une bassine d’eau. L’écorce est ensuite pressée plusieurs fois, avec un mouvement de rotation, contre un entonnoir pour en faire ressortir l’essence goutte à goutte. Après décantation, on récupère une essence d’une grande finesse dans la bouteille en verre qui sert de récipient. Il n’y a donc aucune altération de l’odeur comme cela peut être le cas lors d’une récolte mécanique.
– Vétiver Cœur. Symrise, qui avait déjà lancé en 2019 une huile essentielle de vétiver, propose cette fois un produit plus complexe, issu d’une première extraction à l’éthanol effectuée à Madagascar, puis lavé et rectifié dans l’usine de Symrise à Holzminden en Allemagne pour ne conserver que le « cœur », la partie la plus noble de cet ingrédient.
– Essence de Poivre Noir Frais. Au lieu des baies séchées habituelles, cette huile de poivre noir frais est obtenue par distillation directement sur place des fruits issus de plants de trois ans d’âge. Vertes, les baies arrivées à maturité sont broyées fraîches et distillées sur place. Symrise obtient ainsi une note inédite, plus verte et plus croquante qu’un poivre noir traditionnel qui se rapproche d’habitude de celui utilisé en cuisine.
Pour Suzy Le Helley, ces nouvelles matières illustrent à la fois la richesse du terroir malgache et la coopération de longue date entre Symrise et les agriculteurs locaux. « Ces nouvelles cultures sont un moyen de diversifier les sources de revenus, au-delà de la vanille. Nous avons mis en place des pépinières pour fournir des plantes à parfums, des épices, nous apportons éventuellement des conseils pour la culture, certains agriculteurs vont tester certaines plantes, certains préfèreront une autre, en vantent les mérites à leur entourage, et testent de nouvelles associations de culture. C’est un processus dynamique, nous sommes très heureux des résultats », conclut-elle.