Dans un contexte de pouvoir d’achat contraint, le marché des cosmétiques bio et naturels ne pourra plus s’enorgueillir des taux de croissance à deux chiffres enregistrés à la fin des années 2010.
Toutefois, l’engouement des Français pour des produits jugés plus respectueux de l’environnement et de la santé persistera, estime la nouvelle étude Precepta Insights de Xerfi [1]. Si les ventes en grandes surfaces alimentaires patinent, le développement de l’offre dans les pharmacies devrait soutenir le marché.
Ainsi, les auteurs de l’étude estiment que les cosmétiques bio et naturels peuvent encore surperformer le marché des cosmétiques, notamment pour les anti-âge, anti-imperfections et autres sérums, où l’écart de prix entre le bio et le conventionnel est bien plus infime que pour les produits d’hygiène.
Les magasins bio qui captent encore 25% des ventes sont en perte de vitesse. Le phénomène a pris de l’ampleur ces deux dernières années avec la fermeture d’environ 400 magasins bio. Dans ce contexte, plusieurs marques se sont tournées vers les grandes surfaces alimentaires et surtout vers les pharmacies, qui représentent respectivement 53% et 22% du marché en valeur.
Mais en mass market, les arbitrages de consommation des ménages sont défavorables au segment des produits estampillés bio, vendus en moyenne 20% plus chers que les autres cosmétiques. Les enseignes de la grande distribution ont donc eu tendance à rationaliser leur offre au profit de références plus accessibles comme leurs MDD
Plusieurs acteurs du marché tentent donc de tirer parti du fort dynamisme des ventes de dermocosmétiques en pharmacie (+20% en valeur entre 2019 et 2023, une performance inédite sur un marché de l’hygiène-beauté globalement morose en France). Le groupe Léa Nature, propriétaire de So Bio Etic incontournable dans les GSA, a ainsi lancé Essenka dédiée à ce réseau. La jeune marque Respire cherche également à renforcer sa présence en pharmacie.
Au final, Xerfi estime qu’au rythme de 5% par an en moyenne, le marché français des cosmétiques bio et naturels dépassera les 1,2 milliards d’euros d’ici 2026 (contre 1,1 milliard en 2024) « Une performance qu’il convient de saluer alors que les ventes de cosmétiques, tous circuits confondus, devraient rester stables entre 2024 et 2026 après avoir cédé 2,6% en volume en 2023 ».