Issus des secteurs du luxe, de l’entreprenariat et de la communication, Haweya Mohamed et Ammin Youssouf ont créé l’agence The Colors, pour accompagner les entreprises du secteur de la beauté à développer leur approche multiculturelle.
« Notre objectif est d’accompagner stratégiquement nos clients sur la meilleure manière d’adresser les populations qui ne le sont pas en termes de produits et de messages », précise Haweya Mohamed.
Portés par des figures iconiques telles que Rihanna ou Pharrell Williams, le mouvement multiculturel progresse dans les catégories capillaires, soins de la peau et maquillage. Les fondateurs de The Colors soulignent aujourd’hui l’opportunité d’insuffler une nouvelle dynamique dans le secteur de la parfumerie, jusque-là principalement influencé par un cercle fermé de sensibilités olfactives.
« Aujourd’hui, nous pouvons constater que seule la mémoire, le sensoriel et les expériences personnelles occidentales ont été véhiculées, alors qu’il y a beaucoup d’autres opportunités sur des mémoires plus spécifiques, avec des gens portés par des cultures différentes », déclare Ammin Youssouf.
« Je ne peux pas dire que les ingrédients issus du continent africain ne sont pas présents, ils le sont. En revanche, la manière dont on va composer le parfum ou le raconter, ce narratif n’existe pas. Comme dans la musique ce sont les mêmes notes mais les rythmes sont différents », ajoute -il.
Parfum au-delà des frontières
L’agence a organisé le 16 octobre dernier un événement à New York au cours duquel la culture et les traditions afro descendantes se sont révélées au travers de fragrances et de produits de beauté, avec l’ambition de donner aux participants la possibilité de saisir de nouvelles opportunités de marché. L’événement présentait notamment les créations de Chris Collins, de Teri Johnson de la marque Harlem Perfume ou encore celles de Stéphanie Gazel de Scent of Africa.
« Nous avons présenté des fondateurs de marques très axées sur cette approche culturelle comme par exemple, Kingsley Ibe, senior parfumeur, qui met en avant sa mémoire et son histoire intime et le lien avec les ingrédients. Les afro américains représentent 15% de la population étatsunienne et sont intéressés à une reconnexion avec le continent africain à l’instar de ce que l’on a pu voir dans la musique ou dans le cinéma. L’idée est de voir comment transposer cette dynamique créative dans le secteur de la beauté », poursuit Haweya Mohamed.
« Il n’y a pas de manque par ce qu’il n’y a pas d’offre »
Les fondateurs soulignent l’opportunité que pourrait représenter cet axe de création, autant que l’importance du métissage à venir des profils de parfumeurs, encore très peu diversifiés.
« C’est le marché qui va parler. Les profils de créateur d’origine africaine ou multiculturelle se sont formés, ils sont là et ils ont envie d’intégrer ce marché. The Colors incarne ce mouvement. Il est essentiel de rappeler que la Gen Z et les Milléniaux, moteurs du marché, sont largement marqués par la diversité culturelle » conclut le duo.
Pour aller plus loin Stéphanie Gazel, pour la marque Scent of Africa, présentera l’émergence du parfum en Afrique lors de la prochaine édition du Fragrance Innovation Summit, le 27 novembre 2024 à Paris. Haweya Mohamed, co-fondatrice de The Colors, sera également présente pour apporter son éclairage sur cette nécessaire ouverture multiculturelle. Détails et inscription : www.fragranceinnovation.com |